Les 10 tactiques stratégies pour recadrer les casse-pieds au bureau

Le pointilleux, l’agressif, l’éternel malheureux, le sempiternel retardataire… Vous ne savez plus comment vous y prendre ? Voici dix manières -Toujours d’actualités- de gérer les caractères difficiles, présentées par Anne Bodescot dans Le Figaro.

À chaque type de caractère difficile correspond une méthode pour qu’il cesse d’empoisonner la vie de bureau.

Le but : le neu-tra-liser avant qu’il ne continue à altérer les liens positifs au sein d’une équipe, si importants pour la performance. CF mon post d’hier.

Je reprends ici quasi in extenso l’article, tant sa pertinence et son humour sont difficilement synthétisables 😊

Voici donc 10 excellentes leçons de management.

  1. Faites preuve de compréhension

Même si un collaborateur vous agace, son attitude reflète peut-être simplement un besoin non exprimé, un désir inassouvi, une frustration. « Commencez par l’écouter pour voir s’il y a un problème que vous pouvez résoudre, des difficultés qu’il rencontre…», suggère Franck Pagny.

  1. Poussez-le à s’impliquer

Vous êtes face à un éternel critique, un découragé d’avance, un négatif qui plombe la motivation de l’équipe. Son leitmotiv ? « Je n’y crois pas », « on a déjà essayé », « on n’y arrivera pas comme ça ». Le convaincre du contraire est épuisant et souvent vain. Réponse ? « Que pourrais-tu me proposer pour qu’on y arrive ? », « si cela ne tenait qu’à toi, comment ferais-tu ? » ou « de quoi aurais-tu besoin pour que cela marche ? » Il n’en a aucune idée ? Laissez-lui du temps pour revenir vers vous avec un dossier construit. « À défaut, il s’apercevra vite que [ses idées] ne mènent nulle part. Il y réfléchira à deux fois par la suite avant d’asséner son avis ».

Et bing ! Un gêneur de moins !

  1. Appuyez-vous sur le reste de l’équipe

Votre casse-pieds s’arrange pour faire le minimum, de façon à être irréprochable (Vous avez dit Quiet quitting ??). Mais il sape votre autorité en sous-main, monte les équipes contre vous et n’en fait pas assez pour atteindre l’objectif ? « Impliquez-le publiquement, conseille Marwan Mery, négociateur professionnel. Si vous lui confiez une mission, faites-le de préférence devant les autres pour qu’ils soient témoins de son engagement. Mieux : distribuez en réunion des tâches assez simples à chacun de vos collaborateurs et terminez par lui. Les autres auront accepté sans tergiverser, il lui sera donc très difficile de louvoyer pour y échapper : il perdrait la face. ».

La force de la théorie de l’engagement et de la dynamique collective !

  1. Peaufinez la tactique du « oui/non/oui »

Elle fonctionne bien par exemple avec le « voleur de temps » qui, de préférence, surgit au moment le plus mal choisi, pour partager ses indignations, réclamer votre intervention immédiate, une décision rapide. Adoptez alors la tactique du « oui/non/oui ». Commencez par répondre : « Oui, ce problème est important ». Deux variantes sont possibles : « Oui, je t’écoute » ou « Oui, je comprends ton malaise ». Ensuite, enchaînez : « Non, pas tout de suite, ce n’est pas possible. Prenons rendez-vous pour en discuter calmement, par exemple demain à 15 heures ». Après plusieurs épisodes de ce type, il pourrait bien s’adapter à ce schéma et vous proposer de lui-même de trouver un moment pour régler telle ou telle question.

[Rappel : les études ont montré que chaque interruption demande au cerveau entre 3 et 15 minutes pour pleinement se reconcentrer, selon la complexité de la tâche + le temps de l’interruption. Et 80 % des coûts cachés (20 à plus de 40 K€ par collaborateur et par an) sont liés à des surtemps. Je vous laisse faire vos propres calculs…]

  1. Responsabiliser et valoriser

Vous êtes confronté à un tatillon qui adore faire remarquer en réunion la coquille à la page 42 de votre rapport ou une petite erreur de chiffre au chapitre 4 ? Bien sûr, même agacé, vous prenez sur vous pour le remercier de sa vigilance. Vous pouvez faire plus : par exemple, le charger de relire les rapports du service pour corriger les éventuelles imprécisions ou lui demander de suggérer des points d’amélioration. Le travail sera bien fait. Ainsi valorisé et occupé à son passe-temps favori (contrôler, éplucher, pinailler), votre casse-pieds pourrait arriver au bureau de bonne humeur.

  1. Recadrer au calme

Il arrive toujours en retard ? Il interrompt ses collègues en réunion à mauvais escient ? Il vous fait des réflexions désobligeantes devant toute l’équipe ? « Listez les faits, puis organisez un rendez-vous rapidement avec lui (au calme, pas entre deux portes) », conseille Christine Bues, spécialiste du leadership. Énumérez les faits, partagez votre ressenti (je suis ennuyé, agacé, inquiet…) et demandez-lui de s’engager à changer de comportement.

« Un collaborateur peut être casse-pieds pour acquérir ainsi une forme de pouvoir. S’il aime susciter le conflit et si vous détestez cela, c’est une façon de montrer sa puissance, poursuit Christine Bues. Dans ce cas, un entretien est nécessaire pour revenir au contrat initial, à la définition de son poste et de son engagement, pour lui rappeler posément sa fonction, vos rapports hiérarchiques, les objectifs qui lui ont été fixés, les valeurs de l’entreprise. »

Un classique des fondamentaux du management !

  1. Coachez-le en permanence

Il n’est pas fiable, c’est une « girouette » qui change d’avis sans cesse, revient sur ses décisions, vous dit « oui » mais n’accomplit pas la tâche prévue. « Ces girouettes sont en réalité très influençables car elles manquent de confiance en elles. À leurs yeux, c’est souvent le dernier qui a parlé qui a raison », analyse Marwan Mery. Seule option pour obtenir le résultat escompté : ne pas les lâcher d’une semelle. « Il faut constamment venir vérifier qu’elles font bien ce qu’elles doivent, leur rappeler la mission, l’objectif », ajoute le consultant.

Fatiguant ? Oui, mais c’est vous le manager…

  1. Coupez court aux plaintes

Il ne cesse de gémir, le malheureux ? « N’entrez pas dans son jeu, ne vous excusez pas. Une plainte n’est pas une demande de solution, juste un moyen de capter votre attention et de vous prendre un peu d’énergie, tranche Paul Devaux. Insistez pour savoir ce qu’il demande. S’il ne demande rien ou si vous ne pouvez pas répondre à ses souhaits (la solution n’est pas à votre portée, ou n’existe pas), dites-lui carrément que cela ne vous concerne pas. »

  1. Désamorcez sa colère

S’il pousse le bouchon trop loin, s’emporte, ne vous mettez pas vous aussi en colère. Riposter pourrait le conforter dans sa stratégie (il a réussi à vous faire sortir de vos gonds) et vous mettre vous-même encore plus mal à l’aise. « S’il est sous le coup de l’émotion, lui demander de se calmer ne sert à rien, explique Marwan Mery, qui s’inspire des techniques utilisées lors des prises d’otages. Son cerveau est dominé par une hormone qui empêche de raisonner. Il faut le laisser parler pour qu’il ait le sentiment de dominer, au moins sur la forme. Puis, pour le stabiliser, nommer son émotion mais sans le mettre en cause lui-même. » Vous pouvez par exemple faire remarquer : « Il y a beaucoup de colère dans ta voix », mais ne dites pas : « Tu es en colère ». Ou bien : « Est-ce parce que ce dossier t’est refusé que tu es dans cet état ? ».

Car l’émotion est toujours légitime. C’est le comportement qui est déplacé. Vous devez dissocier les deux. « S’il tape du poing sur votre bureau, vous pouvez lui dire : “je peux imaginer que la situation provoque cette colère chez toi, mais cela ne t’autorise pas à détruire mon bureau” », ajoute Marwan Mery. Une fois qu’il est calmé, c’est en one to one, en privé, qu’il faut le recadrer.

Le coach Paul Devaux suggère, lui, de ne pas entrer dans le jeu (ni celui de la surenchère, ni celui de la soumission). La bonne réplique ? « Ta colère t’appartient, elle ne te grandit pas et elle ne m’intéresse pas. En revanche, je poursuivrai volontiers cette conversation avec toi quand tu seras calme et disposé à un vrai dialogue. » Laissez passer la journée et demandez-lui de venir vous voir pour un entretien en tête-à-tête. « Parlez franc, exprimez votre ressenti : “je n’aime pas ça, j’ai besoin d’une relation plus stable, je te demande de ne plus me parler ainsi” », conseille Franck Pagny.

Tout aussi utile dans le cas d’agressivité reçue. Avant d’en arriver à la self-défense ! 😉

  1. Apprenez-lui à gérer son stress

Parfois, le casse-pieds est surtout un grand angoissé et son attitude déplaisante s’explique par l’angoisse de ne pas y arriver. « Lui proposer une formation pour apprendre à gérer le stress au travail peut être une solution », suggère Christine Bues.

Et si ça ne suffit pas ?? Reste alors à appliquer le principe de la différenciation chère à feu Jack Welch ! (Idée pour un prochain post, d’ailleurs).

Et vous, en tant que dirigeant d’entreprise ou manager, comment gérez-vous vos casse-pieds ?

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