Cinq minutes devant soi mais l’impression d’avoir une heure : ce que cache cette mauvaise habitude

Même quand la montre leur joue des tours, les retardataires continuent de se voiler la face. Au point de penser pouvoir être à l’heure tout en cochant toutes les cases de leur to-do list. Tiphaine Honnet a fait le point, dans Madame Figaro, avec une chercheuse en psychologie sociale et cognitive, sur cette distorsion temporelle.

Et, évidemment, la journaliste commence par citer le fameux sketch de Florence Foresti… 😊

Mais, de fait, « Nous ne sommes pas sensibles de la même manière au temps, observe Sylvie Droit-Volet, professeure au laboratoire de psychologie sociale et cognitive de l’université de Clermont-Auvergne. Certaines personnes décrochent complètement de l’horloge lorsqu’elles focalisent leur attention sur quelque chose qui les passionne. »

À l’origine, « la perception du temps est acquise dès le plus jeune âge via l’apprentissage ». Selon la chercheuse, pour avoir une bonne connaissance de la durée de chaque action, il faut la reproduire à plusieurs reprises. Comme le font les sportifs et les musiciens, dont les gestes se mesurent au chrono ou au tempo.

D’après Sylvie Droit-Volet, « le contexte émotionnel provoque cette distorsion temporelle. « L’excitation, la colère ou encore le stress vont accélérer la production et l’estimation du temps, souligne-t-elle. Et a contrario, la tristesse et la déprime vont tout ralentir. »

Dans les cas les plus extrêmes, le retard peut être une réaction inconsciente face à une souffrance. Notamment chez les personnes en situation de burn-out. « Elles n’ont plus envie de venir au travail donc elles vont mettre en place inconsciemment des stratégies d’évitement, en se donnant une série de tâches impossibles à réaliser à la maison qui vont alors retarder leur arrivée au bureau », explique la chercheuse.

Retard et seuil de tolérance

 

Autre facteur : « En fonction de la réaction des autres et des conséquences du retard, il y aura un impact sur la régulation du comportement de la personne » explique la professeure. Par exemple, si un patron n’est pas à cheval sur les horaires et ne remonte jamais les bretelles de ses employés, la pression sociale exercée sur le retardataire se relâche. Or « Seul le stress et la menace pourront le forcer à rentrer dans le rang ».

La criminologie appliquée à la gestion du temps, en somme…

Et le statut de la belle-mère.

Dans un cadre personnel, cette pression sociale faiblit d’autant plus. Et le retardataire évalue le seuil de tolérance de la personne impactée par son retard. Avec une une belle-mère que l’on déteste, « le retard rentre dans la stratégie d’évitement, inconsciente ou même volontaire, remarque Sylvie Droit-Volet.

Mais amitié ou non, « à force de trop tirer sur la corde, le retardataire risque à terme l’exclusion. « Notre société industrialisée a créé des horaires et ainsi un besoin collectif de gérer le temps ». Être ponctuel, c’est respecter les autres. »

Mais ne pas être ponctuel n’est pas synonyme de manque de respect. « Les retardataires chroniques n’existent pas, assure-t-elle. Leur gestion du temps est certes plus difficile que la moyenne mais elle est surtout perturbée par des facteurs extérieurs tel que la localisation de leur habitation, les transports qu’ils utilisent, le contexte familial ou encore les troubles du sommeil rencontrés. »

De bonnes raisons qui, toutefois, ne doivent pas empêcher les retardataires de s’adapter. « Il faut prendre conscience de notre fonctionnement, ne pas nier ses travers, se mettre dans la peau de celui qui attend et si besoin, faire appel à une prothèse numérique : l’alarme. »

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