La CSRD va-t-elle marquer un coup d’arrêt à la RSE ?

 

 

Bien que la CSRD vise à renforcer la transparence et la responsabilité des entreprises en matière de durabilité, elle risque de détourner l’attention des enjeux fondamentaux de la RSE

Dans un article récent (04 janvier 2024), le Professeur Stéphane Trébucq, partenaire d’AESTIGIA, nous alerte sur les lacunes de la directive CSRD et leurs conséquences sur les politiques RSE authentiques.

En voici une synthèse rapide qui, j’espère, vous donnera envie de lire l’auteur lui-même.

La nouvelle réglementation européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), effective à partir de 2024, introduit des normes de publication renforcées, connues sous le nom d’ESRS (European Sustainability Reporting Standards).

Ces normes visent à améliorer la transparence des entreprises en matière de durabilité, avec 10 standards spécifiques répartis en environnemental (5), social (4), et gouvernance (1). Cette évolution marque un tournant de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) d’une approche volontaire vers une dimension plus coercitive. Toutefois, cette transition soulève des critiques, notamment concernant la réduction de la RSE à un simple exercice bureaucratique, loin de l’ambition d’une RSE plus politique et systémique.

Des voix s’élèvent également contre le manque de préparation des entreprises à répondre aux exigences de ces normes, pointant du doigt une mise en œuvre précipitée. Par ailleurs, la pertinence de la CSRD est questionnée dans le contexte des débats sur la double matérialité et l’efficacité des évaluations des impacts environnementaux et sociaux. L’absence de consensus sur la définition de la RSE et l’approche européenne spécifique de la CSRD soulignent une possible divergence avec les perspectives internationales, notamment américaines.

La critique s’étend à la faible base théorique de la législation, remettant en question sa capacité à réellement améliorer la performance globale des entreprises. L’article souligne un manque d’intégration de cadres théoriques clés qui pourraient enrichir la compréhension et l’efficacité de la RSE, dont la théorie des systèmes et l’approche socio-économique des dysfonctionnements et des coûts cachés.

« L’indigence intellectuelle de la CSRD », ainsi que l’absence d’une consultation sérieuse de la communauté académique, sont également déplorées.

En conclusion, bien que la CSRD vise à renforcer la transparence et la responsabilité des entreprises en matière de durabilité, elle risque de détourner l’attention des enjeux fondamentaux de la RSE. Le risque est de transformer la CSRD en un outil de surveillance plutôt qu’en un véritable catalyseur de transformation durable des modèles d’affaires. La nécessité d’une approche plus intégrée et basée sur l’échange de bonnes pratiques est soulignée pour éviter de tomber dans le piège d’une conception réductrice et potentiellement inefficace de la RSE.

ET VOUS ? Comment allez-vous mettre en œuvre la CSRD et embarquer votre direction générale et toute l’entreprise ?

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