Télétravail et résistances culturelles françaises…

La mise en œuvre du télétravail en France pendant la pandémie de Covid a été une belle illustration de la politique de…l’autruche, comme l’expliquait Laetitia Vitaud dans un article publié sur Welcome to the jungle en octobre 2020.

« Venant des entreprises, des syndicats et du gouvernement, cette politique de l’autruche a présenté un autre avantage significatif : elle a permis d’éviter d’avoir à faire les efforts nécessaires pour se transformer et se remettre en question. C’est plus commode de ne pas opérer une transition numérique, ne pas s’équiper ou équiper ses collaborateurs/collaboratrices pour le travail à distance, ou ne pas transformer la nature de son management… »

Elle soulignait également dans cet article, les spécificités culturelles françaises qui peuvent expliquer les freins au télétravail.

Le rôle des repas dans la vie professionnelle : « Entre collègues et partenaires de travail, la confiance à la française est plus « affective » que « cognitive », c’est-à-dire qu’elle dépend des sentiments de proximité affective que l’on construit autour de moments partagés (dont les repas). À l’inverse, les Néerlandais, par exemple, développent plutôt une confiance « cognitive » autour des tâches (du travail en lui-même). »

La nature de la communication « où le « contexte » joue un rôle plus important. Dans les cultures où le contexte de l’échange joue un rôle faible (comme les Etats-Unis ou les Pays-Bas), la communication doit être efficace et explicite. « En revanche, dans des cultures comme la culture française, le contexte de l’échange est si important qu’il faut apprendre à comprendre l’implicite, le second degré, l’ironie… Ce mode de communication s’accommode moins bien de la distance. Le télétravail a besoin d’une communication explicite, ce qui est un peu moins naturel en France. » »

Une population relativement plus jeune qui a « davantage besoin de passer du temps avec ses pairs “en vrai” pour se former et construire des réseaux. »

Mais elle soulignait aussi des explications plus négatives :

Un manque de confiance de la part des entreprises vis-à-vis des salariés.

La nature du leadership : « plus hiérarchique qu’égalitaire (à la différence du Danemark ou des Pays-Bas). Il y a donc plus de distance (de pouvoir) entre un patron et ses subordonnés. Et la communication doit impérativement suivre les voies hiérarchiques (on ne va contacter son n+2 sans l’aval de son n+1). […] La rigidité statutaire rend le télétravail moins efficace et plus désagréable. »

Une « société de défiance » qui persiste. Laetitia Vitaud cite l’ouvrage publié il y a 12 ans par Yann Algan et Pierre Cahuc « La société de défiance : Comment le modèle social français s’autodétruit ». Selon l’étude World Values Survey, les Français sont moins nombreux que les autres populations européennes à déclarer faire confiance aux autres.

D’où la question que je me pose : comment ne pas mettre -malheureusement- en parallèle un des derniers ouvrages d’Alain Peyrefitte publié en 1995, « La société de confiance », qui en soulignait l’importance pour bâtir une société épanouie et florissante ?

Et constater ce terrible recul / échec de notre société en 27 ans…

Et vous, en tant que DRH ou Dirigeant d’entreprise, quelle est votre positionnement vis-à-vis du télétravail ?

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