« Les manageurs se plaignent de la réunionite, mais ils la créent pour se protéger »

 

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Le mois dernier j’écrivais en préambule « Les réunions en entreprises, c’est comme la drogue. Tout le monde se focalise sur l’augmentation continue du trafic, mais personne ne s’interroge sur les causes et les moyens de faire diminuer la consommation… »

Philippe Silberzahn, polytechnicien et professeur de stratégie à l’EM Lyon Business School, estime que les entreprises n’ont pas compris les véritables causes du problème.

L’interview du chercheur par Nathalie Lamoureux publiée sur le site web du Point le 12 septembre dernier apporte un éclairage très intéressant sur les causes de la réunionite dans les entreprises.

Dans son article de blog du 03 octobre 2022 (« Comment (ne pas) lutter contre la réunionite ») et dans cette interview, le chercheur apporte un vrai challenge de transformation des modèles mentaux pour soigner les organisations.

Car le vrai sujet, c’est…

La peur, source de la réunionnite

La peur de commettre une erreur. La croyance qu’un manager « doit avoir réponse à tout ». La « peur ultime d’être incapable de répondre à une question dans une réunion, en particulier en présence de supérieurs. »

Selon Philippe Silberzahn, « cette peur initiale en entraine une autre, la peur de l’échec, vécu comme une humiliation, notamment vis-à-vis de ses pairs. ». Et il ajoute « cette peur non gérée par l’entreprise, car jamais avouée donc invisible, gangrène tout le système car chaque manager va vouloir se protéger. »

Et pour cela, le manager va créer des comités de pilotage, des rapports, des vérifications et… des réunions. Car « la réunion est un magnifique outil pour soulager la peur : on « mouille » ses collègues, on se rassure sur sa propre importance en étant invité, et on développe des liens sociaux en échangeant sur la pluie et le beau temps. Autrement dit, la réunion est la solution trouvée par les individus pour se protéger. Elle est une réaction rationnelle à la peur qui les anime. »

Pour Philippe Silberzahn, cela illustre bien…

Le danger d’une solution technique à un problème systémique

Il faut donc « agir pour réduire la peur des managers. […] cela passe par un travail sur les modèles mentaux du manager : faire admettre qu’un manager n’est pas censé avoir réponse à tout ; qu’on n’attend plus de lui qu’il soit l’expert qu’il était dans la première partie de sa carrière, mais au contraire un généraliste capable de dialoguer avec les différentes fonctions, c’est-à-dire des gens plus experts que lui. »

Les neurosciences et les valeurs font partie des solutions

Car le chercheur explique ensuite qu’il manque aux entreprises « un code pour comprendre et agir sur les modèles mentaux, c’est-à-dire la représentation de la réalité construite par l’organisation et ses collaborateurs. Une organisation se définit par ses croyances partagées. Pour la transformer, il faut changer les valeurs qui guident la lecture des situations. »

Et l’on sait, en neurosciences, qu’une personne menacée va adopter des comportements conscients et inconscients de protection, en se mettant en mode « survie ».

Et VOUS ? Quels sont les coûts des excès de réunionite dans votre entreprise ?

Et que mettez-vous en place pour optimiser la gestion du temps de vos collaborateurs et l’efficacité de leurs réunions ?

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